Je me voyais bien faire un article sur le métal et les métalleux (euses), mais finalement même si j’écoute ce style de musique depuis la fin de mes années collèges, je ne peux me targuer d’être un expert en la matière, et je pense que mon regard sur le genre a ses limites. Donc je parlerais avant tout en mon nom, et même si j’ai tendance à exprimer mes idées comme si elles étaient des vérités révélées, elles ne sont que mon point de vue. Ce que j’aime dans le métal avant tout le décorum, c’est l’énergie formidable qui s’en dégage, une intensité incroyable. Je n’ai rien trouvé de comparable dans les autres styles musicaux. Il est possible que ce soit juste un phénomène de résonance, a mon avis on est plus ou moins réceptif à un style musical si les émotions qu’il véhicule sont similaires à l’énergie qui nous meut, consciemment ou inconsciemment. Pour moi l’émotion la plus présente dans le métal, c’est la colère, la haine. On a tendance à voir la colère comme un mauvais sentiment, quelque chose de négatif. Pour moi c’est une question de contexte. La colère à la base, c’est cette énergie qui se réveille et qui nous permet de dire non, de nous protéger nous, les notes, nos possessions. Pour moi la colère est un indicateur important, il permet de savoir quand est ce qu’on empiète sur mon territoire (pris au sens large. Ce qui peut poser problème c’est la manière dont je vais gérer ce sentiment. Est-ce que je vais réagir à temps et sécuriser mon périmètre en y mettant les formes ou est ce que je vais essayer de regarder ailleurs d’étouffer cette colère, est ce que je vais me laisser marcher dessus, jusqu’au moment ou ma colère prendra un tour inconsidéré et m’échappera, sous la forme d’une explosion de violence ou un ulcère à l’estomac !Pour moi le métal a été une formidable porte de sortie, pendant le temps d’un album je me sentais puissant, je laissait derrière moi mes problèmes d’intégration à l’école, ma mère et son fanatisme, le manque de respect de mes parents pour mon monde, ma volonté et mes émotions. Pendant le temps d’un album tout ça, c’est loin, très loin de moi, je me sent un pèche d’enfer, je suis en colère comme le chanteur, je vibre, j’exprime ça dans un contexte, alors que sinon, ou pourrais je me montrer autant à vif, entre pleurs et rages. D’une certaine manière je communiais à ma façon. Je me sentais vivant en accord avec moi-même.
Le sentiment d’impuissance est un des plus effroyable, (en tout cas pour moi), et en général on trouve toujours une manière de l’oblitérer, on peut se mettre à critiquer (et ainsi on se sent au-dessus, un peu moins minable), on peut se faire des espoir : encore un petit effort et enfin on m’aimera, on me comprendra, on prendra mes besoins en compte. Le métal est un moyen comme un autre, avec ses avantages et ses limites.J’ai écouté exclusivement du métal pendant la troisième, et tout le lycée. Pendant cette période je ne jurais que par : rage against the machine, slayer, pantera, machine head, suicidal tendencies, type o negative, paradise lost, sepultura, strapping young lad etc … je rejetais les autres styles musicaux et j’avais une attitude méprisante pour ceux qui écoutaient de la soupe.
C’est un peu comme si l’aiguille butait encore et encore sur la même piste, le bug… j’étais bien bloqué dans la même dynamique émotionnelle, je tournais en rond. Le métal était ma came, on est vite accro au sentiment de puissance. Pour la descente j’avais quelques disques de musique goth, rythmes lents, appitoiement sur soi même, auto-complaisance. Bien sur j’exagère un peu, mais l’idée c’est que j’ai fait une fixation et que je me suis coupé d’une partie du monde , une partie de moi, d’une partie vivante est joyeuse. La situation c’est débloqué progressivement après le bac, en bonne partie parce que des personnes que j’estimait énormément m’ont fait découvrir d’autres artistes, d’autres courants. Ce fut un véritable courant d’air frais dans mon caveau. Je n’ai pas acheté que la musique, à l’époque j’ai acheté toute la panoplie qui va avec, les fringues, les tags sur le sac à dos, l’attitude. C’était formidable pour moi de me sentir comme appartenant à une communauté, pour me forger une identité (factice mais réconfortante au demeurant). C’était plus Julien contre le monde, mais nous (les métaleux) contre les autres, c’est très cons, mais c’était très sympa de se sentir moins seul (au moins dans ma tête). Comme toute passion, ça vraiment polarisé mes relations, ça a écarté des personnes de mon chemin et attiré d’autres !…. Bon je sais plus quoi dire, Donc petits métalleux , métalleuses, et goths, n’hésitez pas à aller voir ailleur, la colère et le déséspoir c’est bien mais il y a d’autres choses à vivre, ne vous encombrez pas de loyautés à deux euros.
Metal head

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