Neil Strauss c’étais l’auteur de quelques biographies, il suivait des stars puis écrivait un livre avec elles : « The long hard road out of hell » avec marylin manson, « dirt » avec Motley Crue, « how to make love like a porn star » avec Jenna Jameson, « don’t try this at home » avec Dave Navarro. C’était un petit gars comme il faut, bien éduqué, qui est allé à la fac et tout et tout, il fréquentais les stars mais il y avait quelque chose qui clochais dans sa vie : les femmes. Impossible pour lui de les draguer, son carnet de bal était quasi-désertique. Alors quand son éditeur lui a proposé de retravailler un manuel de drague édité par une communauté de « pick up artists » (PUA : fins dragueurs) il est interpellé, il se penche sur cette communauté d’internautes et c’est le doigt dans l’engrenage.
       « The game », raconte deux années passées dans cette communauté. Une expérience qui va complètement métamorphoser la vie de l’auteur. Dans cette communauté il y a des newsgroup ou les PUA postent systématiquement leurs rapport après chaque abordage (sarge), ils décortiquent les méthodes utilisées et les réactions de la fille. Dans cet espace ils peuvent aussi parler de leurs difficultés devant certains obstacles et demander de l’aide , des techniques à ceux qui arrivent à les dépasser. Après avoir lu pas mal de posts , avoir chaté avec différents membres, Neil s’inscrit à son premier atelier (workshop) avec le PUA le plus brillant et le plus influent du moment Mystery et son aide ‘sin’ . C’est à ce moment là que ce dernier donnera à Neil le pseudo ‘style’, dans cette communauté personne ne poste sous son vrai nom, les alias sont de rigueur. Cet atelier se passe tellement bien, que Mystery lui propose de l’assister suite à la défection de ‘sin’. Devoir assister le maître est un challenge que ‘style’ ne prend pas à la légère, il va sortir soir après soir pour pratiquer ce qu’il a appris lors de l’atelier, il va aussi rencontrer d’autres formateurs/gourous/conférenciers (Juggler, style P, Rasputin, Ross Jeffries, David Deangelo, David X, zan), lire un maximum de livre parlant du sujet. En travaillant au côté de Mystery il va aussi changer son apparence : il se fait raser la tête, va faire des UV, se fait blanchir les dents, il se fait aussi opérer des yeux pour se débarrasser de ses lunettes.
       J’ai déjà parlé de la méthode Mystery sur le blog ici. Je vais tout de même développer quelques concepts que je n’avais pas encore abordé :
       – peacocking : c’est le fait de porter un vêtement ou un accessoire particulièrement voyant (haut de forme, pendentif énorme, veste stylé à l’extrême), ça fait un sujet de conversation, si il est bien assumé et que l’on reste avec sa bande de potes.
       – Openers : c’est des routines pour rentrer en contact avec une personne ou un groupe de personne. Par exemple , on se met un parfum différent sur chaque poignet et on demande au groupe de nous aider à choisir, ou encore « whoa ! vous avez vu les deux filles qui se battaient dehors, c’était impressionnant. Et tout ça pour un mec (après on ajuste la suite suivant l’effet recherché) ». Elles sont répétées soir après soir jusqu’au moment où elles viennent au dragueur sans qu’il ai a réfléchir, à ce moment là son esprit est libre pour observer la configuration, les réactions de son public.
       – False time constraint : quand on est entre pote et qu’une personne commence à vous parler souvent la seule chose que l’on a en tête c’est « est ce qu’il va encore rester longtemps ? », si bien que l’on écoute son discours que d’une oreille. L’astuce c’est d’annoncer d’entrée de jeu que l’on ne peut pas rester, qu’on doit rejoindre ses pôtes, et à l’aide du langage corporel on renforce l’idée du départ imminent. Si les gens accrochent on peut cesser, sinon avec le sourire « c’était sympa de faire votre connaissance » et on prend congé.
       – Démontrer de la valeur : une bonne partie du processus d’attraction consiste en cela, et je n’ai pas envie de vous donner une liste exhaustive des moyens de prouver à la fille et à ses amis oh combien vous êtes génial. Je me contenterais de deux qui m’ont marqué. Pour la fille, par extrapolation, ce que vous êtes dans le club, c’est ce que vous êtes aussi dans la vie. Le mieux donc c’est de venir avec ses potes, de donner l’impression de s’amuser, de ne pas être en manque, de sourir. Si elle vous voit vous amuser avec une autre fille c’est encore mieux, ça tient de la cooptation.
A force d’entraînement, Style a été voté (comment ?) meilleurs PUA de l’année ( ?). Pendant un chapitre le livre décrit la succession de conquêtes de l’auteur, mais c’est écrit de telle sorte que l’on sent le côté mécanique et déshumanisant de la pratique. On sent aussi à quel point, ce que certain prenne pour le saint graal, est très loin d’être une garantie de bonheur. A quoi bon le sexe quand il n’y a pas un minium de connexion. Ces performances sont gratifiantes pour l’ego, mais quand l’élève fier de ses réussites sort la tête du guidon il est souvent rattrapé par son vide intérieur et ses démons.
       Niel décris avec force de détail le côté obscur de la force. les PUA qui n’arrivant plus a colmater leur fêlure avec leurs conquêtes se tournent vers un plus gros bouche trou : Dieu. Les gourous / figures tutélaires complètement détraquées ( Mystery et ses passages à l’asile, Ross Jeffries et ses comportements sordides et le pompon est atteint avec Tyler Durden, un PUA complètement flippé qui n’est même pas intéressé par les femmes, assoiffé de pouvoir il passe son temps à monter les gens les uns contre les autre pour accroître son contrôle. Les PUA qui laissent tomber la fac, leur boulot, leurs anciens amis, et deviennent progressivement des robots à force de pratiquer les mêmes routines et à ne parler que de drague avec les gens de la communauté (ça fait secte, non ?). Il faut dire que la plus part des PUA sont des NERDS, le genre de gens à passer des nuits sur des jeux de rôle ou des jeux vidéos, alors quand vous leur proposez un jeux de rôle grandeur nature avec des femme plantureuses, y a pas photo ils laissent tomber donjons et dragons !

       C’est un livre que j’ai vraiment apprécié, l’écriture est simple et c’est tant mieux car mon niveau en anglais n’est pas exceptionnel (à quand la traduction en français). Le monde des PUA est passionnant et quand c’est Style / Neil Strauss qui vous prend par la main pour vous faire la visite guidée ça ne se refuse pas !

‘The Game’ de Neil Strauss

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