Je n’avais pas été enthousiasmé par le précédent film de Cameron Mitchel, je crois même que j’avais regardé la fin en accéléré. Film culte, film queer par excellence, cette histoire de changement de sexe raté, de trahison et de compétition ne m’avait vraiment pas accroché. J’ai pris « short bus » comme il venait, sans attente, et …. Je l’ai adoré ! 
Inutile de dire que ce n’est pas un film tout public : si vous avez envie de gerber quand vous voyez deux mecs s’embrasser, ce film n’est pas pour vous, votre tête exploserais dans une scène mythique de partie à trois, guys only, ou Jamie chante l’hymne national américain littéralement dans le cul de James ! Côté sexe gay on est bien servi … triple dose même.
Short bus, c’est une sorte de film choral, mais naturel, les gens interagissent réellement entre eux, ce n’est pas un film à sketches rafistolé à l’agrafeuse.
Ça parle de quoi ? D’une conseillère matrimoniale qui n’a jamais eu d’orgasme, d’un homme qui pour qui le monde s’arrête à sa peau, rien ne le touche au-delà, d’un autre, obsédé par un couple, passe son temps à le photographier, et à essayer de le sauver, d’un travlo qui crée un havre de paix, d’art et de sexe pour tous. Ce lieu ce nomme short bus, en référence au petit bus pour les gosses spéciaux (surdoués, attardés), bref ceux qui ne prennent pas le gros bus jaune (véritable icône américaine) des « normaux ». 
C’est une oeuvre bourré d’audace, d’humour, de beauté, qui se termine par un final enlevé et radieux. (ce qui me reste, quand je sors d’un visionage c’est surtout la fin, pour moi il vaut mieux un film pourri avec une fin démentielle que le contraire)
C’est un des meilleurs film que j’ai vu depuis des lustres, mais curieusement je ne me vois pas en train de le conseiller au gens que je côtoie … parce que étrange ? Trop gay ? En fait ce qui me gène le plus dans le partage c’est qu’il y ai beaucoup de sexe, quand je regarde un film avec un ou une amie je suis toujours gêné lors des scènes de cul (j’ai un souvenir assez cuisant d’un visionnage de ‘crash’ de cronenberg avec une copine, j’étais mortifié) ! Elles sont ici légion, mais même si elle peut sembler pour beaucoup « déviante », je ne la trouve ni sale, ni excitante, juste naturelle, elle me fait la même impression que la scène culte de la partie à trois de Ken Park (de Larry Clark)
