A la base ce livre devait être un roman graphique, et ça se sent. Les personnages, les situations, on un côté cartoonesque. L’humour est suinte de chaque page, et d’une certaine manière c’est autant une force qu’une faiblesse pour ce roman. La vision du futur présentée dans l’ouvrage est très pertinente, mais toute critique sociale, ou début de réflexion et tué dans l’œuf par l’ironie omniprésente.
18 ans après son écriture Snow Crash (désolé mais le nom anglais rends dix fois mieux que celui proposé par l’éditeur français) accuse le coup, alors qu’à l’époque l’idée d’un univers virtuel en 3D dans lequel les gens pouvaient se rencontrer et échanger (ici appelé metaver) était à la pointe, maintenant ça va de soi même pour les ados (voir second life et tous les jeux immersifs à la world of warcraft III). Par contre cette idée que les états unis finissent par s’écrouler sous le poids du communautarisme, et se morcelle en franchise est vraiment bien vue. Pensez au chinatown que vous pouvez rencontrer dans n’importe quel grande ville et étendez le concept à n’importe quelle communauté, puis donnez leur une juridiction autonome, une force de l’ordre privée sous contrat, et le tour et joué. Au centre du roman il y a le snow crash , à la fois une drogue virtuelle, un virus mental bien réel, qui peut aussi être transmis par voie sanguine. L’idée n’est pas fondamentalement novatrice mais le tour de force de Neal Stephenson est de s’appuyer sur des recherches très intéressantes sur la mythologie summérienne et sur la linguistique. Ca donne à ce livre du fond, une certaine consistance qui contrebalance la quantité de scènes d’actions et de poursuite.
J’ai trouvé ce livre sympa, plaisant et drôle mais tout de même un peu long par moment. Les différents protagonistes sont haut en couleur mais assez creux, je pense que j’aurai été plus captivé si ils avaient eu plus d’intériorité.